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64 % des niveaux des nappes phréatiques sont en hausse

Le niveau des nappes phréatiques a augmenté en mars 2024, selon le dernier point de situation réalisé par le Bureau de recherches géologiques et minières.

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Situation du niveau des nappes d'eau souterraine au 1er avril 2024. (©  BRGM)

« Je fais les bulletins depuis 2019 et les cartes n’ont jamais affiché des niveaux aussi importants. C’est une recharge assez exceptionnelle cette année », témoigne Violaine Bault, hydrogéologue au BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) lors d’une conférence de presse organisée ce mardi 16 avril 2024 par le BRGM. Résultats des courses : au 1er avril, 64 % des niveaux des nappes phréatiques sont en hausse, 20 % sont stables et 16 % en baisse. Une situation globalement « favorable » avec une amélioration sur un an.

Les nappes inertielles

Au niveau des nappes inertielles (bassins de l’Artois, du Bassin parisien, du Sundgau (sud Alsace) et du couloir du Rhône-Alpes), la recharge est encore en cours avec un impact différé des pluies infiltrées. La situation semble très satisfaisante au niveau des nappes de l’Artois et de l’Avant-Pays savoyard avec un étiage en 2023 peu sévère dans cette zone.

La situation est proche de la normale à légèrement déficitaire sur le Bassin parisien et au niveau du couloir de la Saône et du Rhône en raison de la forte inertie des nappes. « Ce n’est pas qu’il n’a pas plu, c’est juste qu’elles ont besoin de beaucoup d’années excédentaires pour atteindre des niveaux hauts », explique Violaine Bault. Toutefois, les nappes du Sundgau présentent une situation « peu favorable ».

Les nappes réactives

La situation est « très satisfaisante » pour certaines nappes réactives situées sur les deux tiers nord et dans le sud-ouest en raison des précipitations de février et mars.

Les nappes réactives d’Alsace, du Jura, des vallées de la Saône, du Rhône moyen et du centre du Massif central affichent des niveaux « satisfaisants ». Cela s’explique par le déficit de recharge au cours des mois de février et de mars 2024.

Le BRGM constate également une situation contrastée dans le Sud-Est, selon l’impact des épisodes de recharges de mars. « L’est de la Corse voit le niveau de ses nappes dégradé alors que la situation est meilleure dans l’Ouest », précise l’hydrogéologue.

La situation est particulièrement « préoccupante » dans l’ouest de l'Hérault, dans l’Aude et dans le Roussillon. « Il ne pleut pas depuis deux ans avec des minima historiques qui ne font que diminuer et une absence de recharge depuis plus d’un an », renchérit Violaine Baul.

Les suivis du BRGM ont commencé dans les années quatre-vingt-dix pour les nappes pluriactives et les années soixante-dix pour les nappes inertielles.

Prévisions

« Comparativement à l’année dernière, on a vraiment une recharge qui reste active avec des sols humides et une situation plus favorable où aucun niveau n’était très haut, surtout pour les nappes réactives et un peu moins pour les inertielles », rappelle la spécialiste du BRGM.

Du côté des nappes inertielles, « il faut vraiment qu’il pleuve beaucoup en hiver. Après les recharges, leurs niveaux ne vont faire que se dégrader et lentement. On reste assez optimiste car nous sommes dans de meilleures conditions que l’année dernière », déclare le BRGM.

Mes évolutions dépendront des conditions locales hétérogènes. Il y aura des tensions sur les nappes qui restent en déficit sur le Sundgau et le couloir de la Saône. « On va avoir du mal à reconstituer les réserves sur les nappes du Roussillon dont les niveaux sont encore plus bas que l’année dernière. Il y aura des tensions probables sur les nappes de Corse et du littoral du Languedoc, s’il n’y a pas de pluie au printemps car les niveaux sont bas et il reste très peu de temps de recharge », prévient Violaine Bault. Concernant les nappes réactives, le BRGM s’annonce optimiste, mais reste « prudent ».

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